The Bloc has no relevance as a political party at the Federal level. At least there are ''some'' QC journalists in the province that realize that. Here is an article published in French.
$1:
Alors qu’une élection fédérale se déclenchera sans doute dans les prochaines heures, le moment semble bien choisi pour constater la métamorphose maintenant quasi complète du Bloc québécois.
Lucien Bouchard fonda ce parti politique à Ottawa, il y a deux décennies, en compagnie de quelques députés conservateurs et libéraux, dépités de la tournure des événements à la suite de l’échec de l’accord du lac Meech.
Le parti se voulait d’abord une coalition nationaliste arc-en-ciel. De gauche ou de droite, d’ex-libéraux fédéraux et d’ex-conservateurs travaillaient main dans la main avec les péquistes. Le Bloc se définissait comme un parti inclusif avec une seule mission à court terme : faire du Québec un pays.
L’échec du temps
Au congrès de fondation à Tracy, en juin 1991, Bouchard prévenait d’ailleurs ses militants : « Le succès du Bloc sera mesuré à la brièveté de son existence. »
À l’époque, le défunt Parti progressiste-conservateur implosait et les Québécois de tous les horizons se mobilisaient pour empêcher les libéraux fédéraux centralisateurs de balayer le Québec, comme aux beaux jours de Pierre Elliott Trudeau.
Depuis, les années ont passé, la souveraineté n’est jamais venue, les généreux fonds de pension des députés bloquistes se sont accumulés.
Le Bloc en arrive même, aujourd’hui, à voter pour défaire le gouvernement conservateur et annoncer son appui à une éventuelle coalition avec le Parti libéral du Canada dès le lendemain des élections.
Plateau
Pour expliquer cette transformation extrême, il faut voir que, au fil des ans, le Bloc est devenu de moins en moins souverainiste et de plus en plus gauchiste. On le qualifie maintenant régulièrement d’aile francophone du NPD ou même du sénat de la CSN.
Il suffit de regarder les plus récentes demandes budgétaires des troupes de Gilles Duceppe pour s’en convaincre. Les bloquistes réclament des augmentations de taxes et d’impôts de plus de 15 milliards et des dépenses supplémentaires de plus de 16 milliards, dont 7,7 milliards uniquement pour le Québec.
Comment un parti qui se dit souverainiste peut en être réduit à quémander plus d’argent d’Ottawa pour le logement social, la lutte à l’itinérance, l’éducation, la forêt, les programmes sociaux et autres champs de compétence des provinces?
Le Bloc demande aussi de régler de vieux contentieux québécois. Mais est-il possible que, si le Québec n’a pas encore été compensé pour la crise du verglas, en 1998, ni pour l’harmonisation des taxes de vente, qui traîne depuis près de 20 ans, ce soit justement parce qu’on n’avait pas un Yvan Loubier ou un Daniel Paillé autour de la table du Conseil des ministres pour mettre son poing sur la table?
Les députés bloquistes paieront probablement chèrement leur vote de cet après-midi contre le gouvernement conservateur, le plus décentralisateur et respectueux de la « nation québécoise ».
Les Québécois pourraient bien profiter des six prochaines semaines pour découvrir finalement qu’en votant Bloc, on élirait simplement un gouvernement libéral centralisateur mené par Michael Ignatieff.
Pas certain que les électeurs bloquistes apprécieront cette incarnation, de plus en plus évidente, du Bloc québécois en Bloc trudeauiste